Les bonnes vibes avant l’été

Mais oui, mais oui, l’école est finie

Si mai n’est pas le mois le plus gai, juin est beaucoup plus optimiste.

D’abord c’est la fin de l’école. L’année de 4ème s’achève, avec un Anatole qui force l’admiration par sa motivation et sa persévérance. Anatole se mobilise de tout son coeur pour suivre cette scolarité, bon an, mal an. Et il ne ménage pas sa peine. Cependant, le passage en troisième soulève de nouvelles questions. Quid du brevet ? Et si l’on veut aller plus loin, quid du lycée ? Quelles sont les options qui s’offrent à lui et, surtout, pour quel avenir ? Nous prospectons afin de n’occulter aucune piste. Faut-il quitter l’univers doux et feutré mais somme toute restrictif du Lycée Français de Stockholm pour un EREA en France mélangeant des valides et des non-valides, comme dans la série Toulouse-Lautrec ? Pour une école spécialisée pour les DV (déficients visuels) ? Un ULIS TFM (trouble de la fonction motrice) ou un établissement privé en France, en Belgique ou en Suisse avec petits effectifs et enseignement sur mesure ? Ou même carrément un tuteur ? Quelle est la meilleure orientation à donner à ce parcours scolaire qui, de toute manière, ne rentre pas tout à fait dans les cases ? Dans quel but ? Celui de l’épanouissement personnel ou celui de la professionnalisation ? Pour quel futur ? Quelles nouvelles incertitudes ? Qui a la réponse ?

Se surpasser avec le Framerunning

A côté de l’école, heureusement, il y a le sport. Anatole pratique avec bonheur le framerunning. C’est bon pour les jambes, pour le cardio, pour la tête… Et comme Anatole a un (léger) esprit de compétition, le voilà engagé dans la Mälarserien, une compétition qui se déroule en plusieurs temps dans différentes villes de Suède, avec 3 épreuves : le 60 mètres, le 100 mètres et le 200 mètres. La première session a eu lieu fin mai. Nous avions peur que la victoire lui soit trop facile, ses handicaps étant finalement moins lourds que chez certains de ses concurrents. Mais après une superbe performance aux 60 mètres, remportés haut la main, on a vite compris que ses adversaires n’allaient pas lui laisser remporter la victoire trop facilement, et il a dû se contenter des troisèmes places… De quoi le motiver un peu plus ! Et pour nous, l’occasion de rester admiratifs et songeurs face à tous ces athlètes de la seconde chance qui se surpassent, pas forcément avec des vitesses record ou des prestations époustouflantes (quoique), mais avec une volonté chevillée au corps et le bonheur extrême de participer.

De plus, grâce à l’association suédoise Sunnerdahls Handikappfond qui finance l’achat d’un framerunner à sa taille, Anatole va pouvoir bénéficier d’un engin sur mesure ! Il ne manque plus que les chaussures à crampons pour être équipé comme un champion et attaquer les dernières épreuves à la rentrée pour devenir un vrai athlète !

Voyage à Gotland

En dehors de l’école et du sport, il y a les copains. Un élément très important dans la vie de notre fils qui a toujours été très sociable. Comme tous les ans à la même époque au Lycée Francais de Stockholm, un voyage est organisé pour les 4ème sur l’île de Gotland, au sud-Est de la capitale, dans la mer Baltique. L’occasion pour les élèves de vivre un temps fort entre collégiens, hors des murs de l’école, à la découverte de la nature suédoise, de la vie en communauté, des autres, et tout cela… à vélo ! L’équipe d’organisation du voyage scolaire s’est mobilisée pour qu’Anatole soit partie prenante de ce voyage. Nous leur devons un immense merci d’avoir rendu ce voyage possible.

Sous un soleil radieux, les jeunes se sont donc baladé sur l’île et ont pu se découvrir autrement que dans l’enceinte du lycée. Une fois n’est pas coutume, Anatole en a surpris plus d’un par son autonomie et son entrain à vouloir être un ado parmi les autres, comme les autres. Comme dit l’infirmier Frédéric, qui fut le transporteur officiel d’Anatole dans un cargo-bike tout le long du séjour, “Bien sûr qu’Anatole doit participer à ce voyage, il a toute sa place dans le groupe !”. Faire partie intégrante de la vie et des événements du LFSL, c’est aussi important pour lui que pour les autres élèves. Pas uniquement parce que notre fils s’est senti partie prenante. Sa présence a permis aux jeunes de réaliser que la société se vit avec tous, moyennant des aménagements et bien sûr, de la bonne volonté. C’est aussi ça, l’inclusion.

14 ans. Bon Anniversaire, Anatole !

Le 16 juin, Anatole a soufflé ses 14 bougies. C’est toujours avec beaucoup d’émotion que nous célébrons son anniversaire. Nous savons combien il est précieux d’avoir ce jeune ado avec nous, entouré d’amis, qui se réjouit d’être le roi de la fête, et qui sait profiter à fond de ce moment joyeux. Nous n’oublions pas que ces anniversaires-là sont une chance que de nombreuses familles ne connaissent pas. Et si nous avons toujours autant de questionnements sur l’avenir de notre fils, une chose est sûre : nous sommes tellement, tellement heureux d’avoir le droit et le temps de l’envisager.

Dans quelques jours c’est les grandes vacances. Il sera grand temps de profiter de l’été, de la colo avec stage théâtre, de la semaine dans le Gard avec de l’équithérapie, et du soleil espagnol avec le stage de rééducation annuel. Chaque jour est un cadeau, une sorte d’anniversaire à célébrer. Bel été à tous !